photo par Caroline desilets

photo par Caroline desilets

 
 

L’auteur-compositeur-interprète et guitariste montréalais Mike O’Brien, qui a entre autre accompagné Adam Cohen, Lisa Leblanc en studio et Elisapie en spectacle, a sorti son album éponyme sous l’étiquette chouchou records. C’est le premier album solo disponible d’O’Brien, qui fait aussi partie du duo country Sin and Swoon et du groupe El Coyote.


Pour son album, Mike s’est entouré du contrebassiste Andrew Horton et du réalisateur Howard Bilerman (qui a travaillé auprès d’Arcade Fire et de Godspeed You! Black Emperor, notamment). Michelle Tompkins le soutient aussi à la voix sur quelques pièces. L’album a été enregistré au studio de Bilerman, le Hotel2Tango, en seulement deux jours. En résulte un album aux couleurs country-folk, de dix chansons touchantes, certaines, très intimes et d’autres, plutôt entraînantes. Si les chansons de l’album ont été captées en quelques prises, leur processus d’écriture, quant à lui, s’est allongé sur quelques années: « Il y certaines de ces chansons qui ont pris seulement quelques heures à écrire, mais j’avoue que j’ai tendance à faire beaucoup de brouillons avant d’arriver au produit final. La plupart de ces chansons-là ont pris des mois et même des années avant que je découvre leurs versions finales ».


C’est le cas de la chanson Raincloud, lancée au début du mois de mars, que Mike a écrite par bribes alors que sa femme et lui attendaient leur premier enfant. Inspirée par la musique western (pensons à Tex Williams, notamment) et l’univers cartoonesque de Disney, la pièce ouvre sur une guitare lente et chaude, réconfortante même. Entre les craquements de chaise sur laquelle O’Brien joue et sa respiration collée au micro, la proximité entre l’auditeur et le musicien se crée immédiatement. 


Mike sur Raincloud: « J’ai définitivement un petit faible pour les cartoons classiques de Disney. J’ai surtout été influencé par les chansons des frères Sherman. J’ai enseigné la musique au primaire pendant quelques années et on chantait parfois leurs chansons en classe. J’avais vraiment le goût d’écrire dans ce style, de garder les choses simples, tout en essayant de dire quelque chose qui résonnait chez moi ». 


À la manière d’un cartoon, d’une histoire pour enfant derrière laquelle se cache un message profond, Mike dit beaucoup avec peu. S’en dégage une simplicité d’images qui permet à l’auditeur d’interpréter l’oeuvre à sa manière. Ce lien intime avec la musique d’O’Brien se fait naturellement, en partie grâce à la sincérité palpable de son interprétation: « En écrivant Raincloud, je voulais retrouver ce sentiment d’espoir pour les moments difficiles. Quand j’y pense maintenant, en la chantant au début, c’était quasiment une forme de prière pour moi. Cette chanson-là m’aidait un peu ». D’ailleurs, chacune des chansons lancées sont accompagnées de vieilles photos de famille, dont la pochette d’album - une photo du grand-père de Mike sur une chaloupe, arborant un large sourire chaleureux. Mike sur le visuel de son album: « Les photos de famille que j’ai utilisées pour la pochette et les singles me donnent un sentiment d’appartenance, de calme et de support. C’est cool pour moi de penser qu'ils font partie du projet. J’adore la photo de ma grande tante en bateau partie à la pêche - c’est une religieuse dans un petit coin de l’Ontario. Et j’ai toujours aimé la photo de mon grand-père en chaloupe, je me souviens de ce sourire-là, il me manque beaucoup! ».

Tout comme Raincloud, l’écriture de Le Prix s’est étirée des années, presque sept ans. En composant ses chansons, Mike se questionne constamment sur leur sens, leur raison d’être: « La composition des tounes pour moi, souvent, it’s like you’re in a mine: t’es dans le noir, tu marches, tu pioches, t’essaies de trouver le chemin ». Mike sur Le Prix: « On me demandait souvent de quoi les paroles parlaient et c’était très flou, je ne savais pas vraiment et c’est juste dernièrement, en pelletant dehors, tout à coup ça m'est venu en tête. Je me suis rappelé d’une situation que j'ai vécue dans ma jeunesse et j'ai tout compris. Je me suis dit: ok maintenant quand je vais chanter cette toune-là, je vais penser exactement à ce moment-là ». Et c’est ce qu’on ressent lorsqu’on écoute l’album de Mike O’Brien: le temps qu’il prend à construire, décortiquer, puis jouer ses chansons jusqu’à trouver leur sens. L’important n’est pas de savoir sur quoi portent les paroles de ses oeuvres, mais plutôt de ressentir leur sincérité indéniable. Comme auditeurs, on se sent choyés, chanceux d’avoir accès à ces chansons, qui, à elles seules, forment de petits univers. Sur l’album ou en spectacle, Mike les incarne et entre lui et son public se tisse une corde invisible - un échange d’une force tranquille, que l’on vit rarement et que l’on chérira longtemps.


L’album Mike O’Brien de Mike O’Brien est disponible via chouchou records.

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Album cover - Mike O'Brien.jpg
 

Mike O’Brien tracklist:

 1. Lieder Hose Hive

2. Cakes

3. Sad Lessons Wake

4. Who’s Left and Whose Right

5. Business

6. Boys Give Em Hell

7. Grocery Rag

8. Le Prix

9. Staring at Your Belly and You Can’t Get a Break

10. Raincloud


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